Le Monde.fr – 26/1/2016

«  Cette rhétorique de la gauche qui, même quand elle perd, affirme ne jamais cesser de se battre, a fonctionné un temps auprès des Grecs mais commence à s’essouffler », estime l’économiste Georges Pagoulatos. Ces dernières semaines, le gouvernement fait face à une véritable fronde sociale après l’annonce d’une nouvelle réforme des retraites – la dixième en cinq ans – qui devrait entraîner une baisse des pensions et une hausse des cotisations sociales. Les agriculteurs bloquent les routes avec leurs tracteurs, les professions libérales – médecins, avocats, notaires – ont lancé ce que les médias grecs appellent le « mouvement des cravates », en opposition aux ministres de ce gouvernement qui ont fait de leur refus de porter la cravate le symbole d’une nouvelle façon de faire de la politique.

« Les hausses de cotisations annoncées ainsi que toutes les hausses d’impôts lancées dans le cadre du mémorandum interviennent alors que l’économie est très mal en point », souligne M. Pagoulatos. L’interminable conflit avec les créanciers, entre janvier et juillet 2015, a entraîné une période d’instabilité politique qui a replongé le pays en récession alors que l’économie semblait marquer, fin 2014, un frémissement de reprise avec une croissance de 0,8 %. « 2015 devrait se solder par une récession de 0,5 %, et cela devrait se prolonger en 2016 », pronostique M. Pagoulatos.

C’est dans l’application de son programme sociétal qu’Alexis Tsipras retrouve un peu de souveraineté et exprime sa sensibilité de gauche

« La mise en place de contrôles de capitaux le 29 juin [2015], même adoucie depuis, a gelé les investissements des petites entreprises à court de liquidités. Les grands groupes ou entreprises ont établi leurs sièges sociaux à l’étranger pour avoir plus facilement accès au crédit. » Un bilan sévère qui n’affole pourtant pas l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a relevé, vendredi 22 janvier, la note souveraine de la Grèce (de CCC + à B –).

http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/26/en-grece-l-austerite-malgre-tout-un-an-apres-l-arrivee-d-alexis-tsipras_4853438_3234.html

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